À Bastogne, un projet architectural redonne vie à une ancienne caserne militaire, tout en s’intégrant dans une vision urbaine durable et fonctionnelle. Le Wallonia US Gate est bien plus qu’un simple bâtiment : il s’inscrit dans une transformation ambitieuse du site, mêlant histoire et innovation.
Pierre Poncelet, architecte associé chez UMAN Architect, a joué un rôle central dans la conception de cet ensemble. Passionné par l’histoire et attaché à la province du Luxembourg, il revient sur les défis et les ambitions de cette réalisation.
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Un projet issu d’un concours public
L’histoire du Wallonia US Gate débute en 2019, lorsqu’un concours public est lancé pour transformer une partie de l’ancienne caserne de Bastogne. Pierre Poncelet et son équipe décident d’y participer aux côtés du bureau Qbrik et du bureau d’architecture d’intérieur SOHOO, avec qui ils avaient déjà collaboré sur d’autres projets.
« Nous faisons beaucoup de concours, et celui-ci avait une résonance particulière pour moi. D’une part parce que Bastogne est une ville à laquelle je suis attaché, d’autre part parce que j’ai toujours eu un intérêt pour l’histoire et la Seconde Guerre mondiale. Travailler sur un site avec une telle symbolique était une opportunité passionnante », explique Pierre Poncelet.

L’objectif du projet ne se limitait pas à la rénovation d’un bâtiment, mais bien à l’intégration de cette réhabilitation dans une vision plus large du site. Un travail d’urbanisme approfondi a été mené afin de créer un véritable plan directeur pour l’ensemble de la caserne.
« Le Wallonia US Gate n’est qu’une petite partie d’un ensemble bien plus vaste. Nous avons travaillé sur un plan global (avec la société XMU) qui pourrait, à terme, transformer ce site en un nouveau quartier de Bastogne, avec des bureaux, des logements et des espaces publics. Nous espérons pouvoir poursuivre cette ambition dans les années à venir. »

Un hommage à l’histoire à travers l’architecture
Dès le départ, l’un des enjeux majeurs du projet a été de respecter l’identité du site tout en lui apportant une modernité fonctionnelle. Le bâtiment original, conçu après la guerre, était une véritable passoire énergétique, nécessitant une isolation complète et une réhabilitation profonde.
« Ces bâtiments militaires ont été construits avec les moyens de l’époque, dans l’urgence de la reconstruction. Aujourd’hui, ils sont totalement inadaptés aux exigences énergétiques modernes. Il était indispensable d’intervenir en profondeur. »

Le choix des ardoises Cedral Alterna en rouge terre cuite et en gris foncé a été dicté par cette volonté de mémoire et d’unité architecturale. « Avant-guerre, les premières casernes de Bastogne étaient toutes en briques rouges. On en trouve encore quelques vestiges aujourd’hui, notamment autour du musée voisin. Nous avons voulu retrouver cette teinte emblématique, tout en apportant une touche contemporaine avec un dégradé subtil de rouge et de gris », détaille Pierre Poncelet.
L’uniformité visuelle entre les façades et la toiture a également été un élément clé du design. « Nous voulions éviter l’effet ‘gâteau à étages’, avec des matériaux et des teintes qui se juxtaposent sans cohérence. L’ardoise nous permettait d’avoir une continuité parfaite entre le bardage et la toiture, créant un volume architectural fort et homogène. »

Le choix du matériau : une collaboration avec Cedral
Pour répondre aux exigences esthétiques et techniques du projet, l’ardoise en fibres-ciment Cedral a été retenue comme matériau principal du bardage. Ce choix s’est imposé pour plusieurs raisons : « L’ardoise est un des matériaux de façade les plus économiques, et Cedral propose une solution légère et performante qui permet d’éviter des interventions structurelles coûteuses. De plus, la diversité des teintes et des formats proposés nous a permis d’obtenir le rendu exact que nous souhaitions. »
Un autre avantage décisif de Cedral a été la possibilité d’uniformiser l’ensemble du bâtiment en utilisant un seul et même matériau. « Nous voulions une continuité entre la toiture et les façades, sans rupture visuelle. Cedral nous a permis de garantir cette homogénéité grâce à des ardoises en fibres-ciment adaptées à la fois au bardage vertical et aux éléments de finition. »

« Cedral offre une gamme complète qui nous a permis de traiter chaque élément du bâtiment avec le même matériau. Les soubassements et les encadrements ont été fournis par Cedral, ce qui assure une continuité esthétique et une meilleure résistance aux intempéries. »
Enfin, la pose du bardage a été pensée pour rappeler les constructions traditionnelles en briques, avec un système de superposition qui évoque les anciens appareillages. « Nous avons opté pour une pose qui rappelle la maçonnerie traditionnelle, afin de garder un lien visuel avec les bâtiments historiques tout en profitant des avantages du fibres-ciment. »

Un ancrage international et une collaboration transatlantique
À l’intérieur, cette influence américaine se retrouve aussi dans le choix des couleurs et des matériaux. L’architecte d’intérieur du projet (SOHOO) a travaillé sur une déclinaison subtile des couleurs du drapeau américain, avec des tons de bleu, rouge, bordeaux et blanc intégrés sous forme de dégradés.
« C’était une approche intéressante : au lieu d’utiliser les couleurs brutes, elles ont été travaillées avec des nuances et des textures, ce qui apporte une élégance discrète tout en restant dans l’identité du lieu. »

« C’est un projet qui a du sens à plusieurs niveaux : architectural, historique, énergétique et même économique. Il permet de redonner vie à un site emblématique tout en préparant l’avenir de Bastogne. » conclut Pierre Poncelet.
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